Malgré les épreuves qu'elle a traversées, Achta nourrit l'espoir d'une vie meilleure. En 2018, lorsque des hommes armés ont attaqué son village natal, elle a réussi à fuir de justesse, n’emportant avec elle que quelques effets personnels. Avec d'autres personnes déplacées, elle s'est installée dans la communauté de Kousseri, dans la province du Lac au Tchad.

Achta se souvient très bien : « Nous avons longtemps marché et quand nous sommes arrivés à Kousseri, nous étions tous soulagés », se souvient-elle. Le site de personnes déplacées de Kousseri 1 accueille plus de 7 000 personnes déplacées internes, victimes des atrocités commises par les groupes armés non-étatiques, mais aussi des effets du changement climatique et de la dégradation environnementale dans la Province du Lac au Tchad.

Peu de temps après son arrivée, Achta a rejoint d'autres femmes déplacées et ensemble, elles ont créé une coopérative pour s'apporter mutuellement un soutien socio-économique et personnel. Mais lorsque la pandémie de COVID-19 a éclaté, la vie est devenue plus difficile pour Achta, comme pour des milliers de personnes déplacées dans la province du Lac.

Achta, la présidente de la coopérative de femmes, montre comment un masque facial de protection COVID-19 est cousu avec du tissu local. Photo : OIM 2021/François-Xavier Ada Affana

Les restrictions de déplacement mises en place pour freiner la propagation du virus ont considérablement réduit la capacité des personnes à envoyer et à recevoir des fonds, l'une des principales sources de revenus des personnes déplacées sur le Lac. En conséquence, les personnes déplacées internes comme Achta se sont retrouvées dans des situation d'extrême vulnérabilité, et dépendantes de l'aide humanitaire pour leur survie.

Pour autonomiser les femmes déplacées et leur fournir des moyens de revenus alternatifs, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), avec le soutien de la République fédérale d'Allemagne, s'est associée à l'association des coopératives de femmes du site de déplacement de Kousseri 1 dans une campagne de production de masques de protection contre la COVID-19.

Grâce à ce partenariat, 20 femmes membres de la coopérative, dont Achta ont reçu un financement pour produire plus de 7 000 masques en coton qui seront inclus dans les kits d'urgence que l'OIM distribue aux personnes déplacées. Pour Achta, qui est la présidente de l'association des coopératives, le partenariat a ravivé parmi les femmes déplacées l’espoir d’un avenir meilleur. « Cette coopérative est notre gagne-pain et nous sommes heureuses de travailler sur ce projet avec l’OIM », déclare Achta.

Avec leurs revenus, la coopérative a créé un fonds communautaire auquel les femmes peuvent accéder pour répondre à leurs besoins ponctuels telles que les frais médicaux, ou alors pour investir dans des micro-projets de développement communautaires. « C'est une bonne initiative pour nous, et notre objectif est de gagner suffisamment pour peut-être acheter une parcelle de terrain, faire de l'agriculture et avoir diverses activités génératrices de revenus afin que nous puissions prospérer », dit Achta.

L'OIM soutient les groupes de femmes et les coopératives vers la résilience, notamment en soutenant des moyens de revenus alternatifs tels que la production de masques. Photo : OIM 2021/François-Xavier Ada Affana

L'OIM reçoit un financement du ministère fédéral allemand des Affaires étrangères (GFFO) pour le « Renforcement de la réponse vitale de l'OIM à la COVID-19 dans les contextes humanitaires » dans plusieurs pays du monde dans le cadre du plan stratégique de réponse et de relance de l'OIM pour la COVID-19 (SRRP). Nous aimons jeter un œil aux personnes qui ont bénéficié de ce soutien.

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