Communiqué
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Plus de 90 Maliens rentrent chez eux en toute sécurité dans un vol charter en provenance du Tchad

Sékou Coulibaly, a Malian migrant who received AVR assistance. Photo: IOM

N'Djamena - L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a aidé 95 Maliens, dont 72 femmes et enfants, à rentrer chez eux depuis le Tchad, en coordination avec les gouvernements du Tchad et du Mali. Les migrants ont embarqué le 1er juin à bord d’un vol spécialement affrété dans le cadre du programme d'aide au retour volontaire de l'OIM.

Parmi les personnes qui ont bénéficié de l'aide au retour volontaire se trouvaient des personnes qui ont quitté le Mali dans l'espoir de rejoindre l'Europe mais qui se sont retrouvées bloquées au Tchad, ainsi que d'autres qui ont été plongées dans la précarité socioéconomique en raison de la COVID-19.

Le Tchad est une importante plaque tournante de la migration africaine qui attire des centaines de milliers de personnes de tout le continent. Plus particulièrement dans le nord, des milliers de migrants se déplacent pour travailler dans les mines d'or artisanales ou traversent les frontières soit vers la Libye dans l'espoir de rejoindre l’Europe, soit depuis la Libye pour échapper à des expériences traumatisantes.

Un récent rapport de l'OIM montre qu'entre août 2019 et septembre 2020, plus de 9 700 migrants se rendant en Libye depuis le Tchad ont été observés aux points de contrôle des flux dans le nord. Au cours de la même période, quelque 11 700 autres ont été observés se rendant vers le Tchad depuis la Libye.

« Ces périples migratoires peuvent être très risqués car les itinéraires ne sont pas toujours sûrs et les migrants sont vulnérables aux mauvais traitements, notamment à l’exploitation du travail et à l'exploitation sexuelle », explique Jean-Claude Bashirahishize, responsable du programme de protection et d’aide aux migrants de l'OIM au Tchad.

Sékou Coulibaly, un Malien de 22 ans, n'aurait jamais pensé que son périple le mènerait au Tchad.

« Chez moi, j'étais ouvrier dans une des mines d'or artisanales du cercle de Kangaba [sud-ouest du Mali]. Un jour, une grande entreprise est venue et a repris notre mine, alors nous avons dû partir », se souvient Sekou.

Confronté à un revenu de plus en plus faible et à des perspectives limitées, Sekou a décidé de vendre son équipement et de quitter le Mali dans l'espoir de rejoindre l'Europe.

« J'ai des amis qui avaient fait le voyage et qui m'ont dit comment procéder. Je suis parti du Mali pour rejoindre le Niger, puis l’Algérie et enfin la Libye », raconte-t-il.

« En Libye, j'ai payé 300 euros à un « coxeur » [passeur] qui m'a fait monter sur un bateau pneumatique. Mais le bateau s'est crevé en mer et les garde-côtes nous ont ramenés. Je me suis enfui à Benghazi où j'ai travaillé pendant quelques mois pour gagner un peu d'argent. Ensuite, je me suis rendu à Kufra, puis à Faya [nord du Tchad] et enfin à N'Djamena par la route. Quand je suis arrivé à N'Djamena, je n'avais plus rien ».

Sekou a été orienté vers l'OIM par l'Ambassade du Mali au Tchad. L'OIM travaille en étroite collaboration avec le gouvernement tchadien depuis 2019 et les missions diplomatiques au Tchad pour élaborer un mécanisme d'orientation par lequel les migrants vulnérables peuvent être rapidement orientés vers des mécanismes de protection appropriés.

« Les activités de protection et d'aide aux migrants de l'OIM, y compris l’aide au retour volontaire, garantissent que les migrants bloqués et vulnérables ont accès à des moyens sûrs et dignes pour rentrer chez eux s'ils le souhaitent, et pour retrouver leur famille », poursuit M. Bashirahishize.          

Le vol charter a été rendu possible grâce au Programme régional de développement et de protection en Afrique du Nord (RDPP-NA), un programme phare mis en œuvre en Afrique du Nord pour renforcer la protection des migrants vulnérables, et fournir une aide immédiate et directe telle que le retour volontaire et la réintégration.

Le programme a aidé plus de 300 migrants bloqués au Tchad à rentrer chez eux en toute sécurité dans plus de 9 pays, dont le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la République démocratique du Congo, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Sénégal et la Sierra Leone, depuis son lancement en 2019.

À leur retour, les migrants éligibles peuvent bénéficier d'une aide à la réintégration qui peut comprendre un soutien psychosocial, des formations qualifiantes, une orientation ou une aide en nature pour monter des projets socioéconomiques individuels, collectifs ou communautaires.

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Pour plus d'informations, veuillez contacter François-Xavier Ada, +221 773457454, FADAAFFANA@iom.int

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