Communiqué
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L’OIM au Tchad aide 105 Nigériens bloqués à rentrer avec le premier vol de retour volontaire affrété depuis 2012

N'Djamena – 105 Nigériens qui étaient bloqués au Tchad pendant six mois depuis le début de la pandémie de COVID-19 sont rentrés en sécurité au Niger le jeudi 1er octobre, sur un vol spécial affrété par l'OIM avec le soutien de l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants.

Conformément aux règles sanitaires tchadiennes et nigériennes, tous les voyageurs ont été testés – négatifs – à la COVID-19 et ont reçu des kits d'hygiène et de protection personnelle, notamment des gels hydroalcooliques et des masques faciaux avant l'embarquement.

C’est la première opération de retour volontaire assisté (AVR) par vol affrété depuis 2012, et l'une des premières opérations de retour humanitaire volontaire que l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) organise depuis le Tchad depuis le début de la pandémie COVID-19.

« Je suis heureuse de voir qu'à travers notre partenariat avec l'Union européenne, nous pouvons enfin aider ce groupe de Nigériens à rentrer chez eux en toute sécurité et à retrouver leurs familles après des mois d'absence et d'incertitude. La pandémie de COVID-19 a démontré la nécessité d'une coopération étroite entre tous les partenaires pour garantir que personne ne soit vraiment laissé pour compte », a déclaré Anne Schaefer, Cheffe de mission de l'OIM au Tchad.

Le groupe des migrants de retour compte 77 hommes, 36 femmes et 31 enfants de moins de 12 ans. Parmi eux, 105 vivaient au Tchad depuis des années, et travaillaient dans de petites entreprises, notamment dans les domaines de la restauration, la coiffure et la boucherie.

L'histoire de Moussa

« Je suis venu au Tchad en 2017 parce que les choses étaient difficiles au Niger. Puisque c’était facile pour moi de voyager au Tchad, j’ai décidé de tenter ma chance ici », dit Moussa, 35 ans. « Je ne suis jamais allé à l’école donc à la maison, je travaillais dans des petites entreprises mais je ne gagnais pas assez », raconte-t-il.

Père de quatre enfants et aîné de 5 frères et sœurs, Moussa a dû subvenir aux besoins de sa famille dès son plus jeune âge. « Mon père est mort quand j'avais trois ans et j'ai perdu ma mère en 2008. J'ai dû jouer le rôle de chef de famille pour mes frères et sœurs plus jeunes, c'est pourquoi j'ai décidé de partir pour gagner plus afin de pouvoir les aider », dit Moussa.

À N’Djamena, Moussa travaillait comme coiffeur ambulant. « Les jours normaux, je gagnais en moyenne 2 000 CFA et durant les bons jours, je pouvais gagner jusqu'à 2 500 CFA. Mais quel que soit le montant, j’envoyais toujours la majorité à ma famille », ajoute-t-il.

Mais le monde de Moussa s’effondra brusquement lorsque la pandémie de COVID-19 a frappé. Comme la plupart des migrants et des travailleurs du secteur informel, son activité économique a été stoppée en raison des restrictions de mobilité visant à limiter la propagation du virus.

« J’avais pris la décision de rentrer chez moi depuis mais je ne pouvais pas, car les frontières étaient fermées ».

À N’Djamena, l’OIM a été contactée par le Haut conseil des Nigériens Au Tchad avec lequel l’Organisation a travaillé pendant des mois pour identifier les Nigériens bloqués et ayant besoin d’assistance.

« Après l’assistance offerte à un groupe d’étudiants tchadiens bloqués au Cameroun en mai dernier, c’est la seconde fois que l’Union européenne actionne, à la demande de l’OIM, le fonds d’urgence COVID-19 de l’Initiative conjointe UE-OIM pour venir en aide à un groupe de personnes, y compris des femmes et des enfants, qui se sont retrouvées piégées par la pandémie. C’est pourquoi je me réjouis de l’efficacité avec laquelle l’OIM a pu intervenir et de savoir que ces ressortissants nigériens ont pu rentrer dans leur pays. Nous sommes tous conscients que la pandémie de COVID-19, au-delà de son incidence sur la santé publique, a également eu des répercussions socio-économiques plus larges qui ont encore affaibli les stratégies de réaction de la partie vulnérable de la population, parmi le secteur informel, les travailleurs migrants, les réfugiés ou les personnes déplacées à l’intérieur du pays », a indiqué M. Zissimos Vergos, chargé d’affaires a.i. de la Délégation de l’Union européenne en République du Tchad.

Parmi le groupe de migrants de retour, il y avait également 8 migrants - dont une famille de 3 - qui vivaient dans les centres de transit gérés par l'OIM de N’Djamena et Faya dans le nord depuis février 2020.

Depuis 2017, l'OIM met en œuvre au Tchad l'Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration, un programme visant à sauver des vies, à protéger et à assister les migrants le long des principales routes migratoires en Afrique. Grâce à ce partenariat, l’OIM fournit assistance et protection aux migrants, en particulier les migrants vulnérables tels que les survivants de la traite des personnes et de l'exploitation. Cette assistance inclut les abris, de la nourriture, un soutien psychosocial et une aide au retour volontaire et à la réintégration (ARVR). 

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Pour plus d'informations, veuillez contacter François-Xavier Ada, Responsable de la communication. Courriel : fadaaffana@iom.int. Téléphone : +235 60 95 14 45.

 

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