N’Djamena – L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Bureau d’aide humanitaire de l’Agence américaine pour le développement international (USAID) ont signé un accord de projet d’un million de dollars US pour fournir une aide humanitaire d’urgence et améliorer les conditions de vie des personnes vulnérables affectées par l’insécurité, la dégradation de l’environnement et le changement climatique dans la province du Lac au Tchad. Ce nouveau financement permettra à l’OIM de fournir une aide en matière d’abris à environ 1 660 personnes déplacées à l’intérieur du pays dans 350 ménages, et de renforcer le suivi des déplacements afin de mieux comprendre les tendances et d’améliorer les interventions opérationnelles dans le bassin du lac Tchad.

Au cours des sept dernières années, le Tchad a été confronté à l’insécurité causée par la présence de groupes armés non étatiques dans la région du Lac Tchad, qui a provoqué le déplacement de plus de 425 000 personnes rien que dans le pays. Cette insécurité a été aggravée par les effets de la dégradation de l’environnement et du changement climatique, notamment les inondations soudaines provoquées par des pluies inattendues ou les températures extrêmes qui rendent l’agriculture difficile.

En conséquence, un nombre croissant de personnes sont contraintes de fuir leurs foyers le long des rives ou dans les îlots du Lac Tchad, à la recherche de meilleures conditions de vie à l’intérieur des terres. « La plupart des déplacés internes, qui sont des femmes et des mineurs, vivent dans des sites de déplacement de fortune et sont coupés de leurs moyens de subsistance, ce qui les rend très dépendants de l’aide humanitaire pour des solutions durables en matière d’abris, de nourriture et d’articles non alimentaires », explique Anne Schaefer, Cheffe de mission de l’OIM au Tchad.

Grâce à son programme d’abris au Tchad, l’OIM a construit 4 733 abris d’urgence et semi-durables afin de fournir aux personnes déplacées des conditions de vie décentes. Cent seize mille six cent trente et un (116 631) déplacés internes ont également reçu des produits non alimentaires, notamment des couvertures, des ustensiles de cuisine et des articles d’hygiène féminine. Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour apporter des solutions durables à la crise des déplacements prolongés dans le bassin du Lac Tchad.

« Seuls 16 % du plan de réponse humanitaire de cette année ont été financés jusqu’à présent, ce qui est inquiétant, surtout à l’approche de la saison des pluies qui risque de provoquer de nouveaux déplacements dans la province du Lac et au-delà », déclare Anne Schaefer, Cheffe de mission de l’OIM au Tchad.

Au début du mois, le Gouvernement tchadien a déclaré une « urgence alimentaire » à l’échelle nationale en raison de la « détérioration constante de la situation nutritionnelle » dans le pays suite à la guerre en Ukraine. Cette situation est particulièrement ressentie dans la province du Lac qui reste parmi les moins développées du pays.

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